Origines et histoire des Étrusques
Vivant à l’Antiquité, les Étrusques étaient un peuple qui habitait dans l’actuelle Toscane. Ils y vécurent jusqu’en 264 avant notre ère environ, époque où les Romains envahirent et conquirent le territoire. Ils sont les principales influences de nombreuses particularités romaines, comme l’architecture romaine, qu’ils ont directement inspirée, les idées religieuses, qu’ils ont apportées, et l’organisation de la politique romaine dont ils sont la source.
Bien qu’à l’époque, la divination étrusque « ne connaisse pas l’enthousiasme prophétique des Grecs » (selon A. Bouché-Leclercq dans le livre La Divination chez les Étrusques, vol.3, 1881), elle tient néanmoins une place importante au sein des peuples.
Ainsi, le peuple des étrusques était un peuple important, qui malgré sa disparition par la conquête des Romains, laisse aujourd’hui encore, un impact empli de mystère autour de leurs pratiques divinatoires.
La divination étrusque
Au commencement, il y eût donc ce peuple qui pratiquait la divination. Celle-ci avait d’ailleurs l’ambition d’être reconnue comme réelle science. De plus, elle se pratiquait de bien différentes façons selon les croyances. En premier lieu, on retrouvait la pratique plutôt populaire prenant sa base sur l’hépatoscopie –aussi appelée hiéroscopie- qui consistait à interpréter l’avenir à partir de l’étude d’un foie animal. Cette pratique était assumée par les haruspices, qui étaient les plus aptes à lire et interpréter les entrailles des animaux. De là, chaque sillon, chaque vaisseau pouvait représenter l’un des dieux du Panthéon des étrusques, et c’est notamment ce qui permettait d’offrir des prédictions et des réponses à ceux qui en avaient besoin.
Une autre des méthodes divinatoires pratiquées par les haruspices était la brontoscopie. Du temps des étrusques, cet art était souvent assimilé à l’haruspicine dans son ensemble, bien que la traversée des âges en fait aujourd’hui deux arts divinatoires distincts. La brontoscopie consistait en l’observation de la foudre. Et si cette pratique divinatoire est difficile à expliquer, Sénèque la résumait ainsi :
« Les Étrusques pensent quant à eux que les nuages se heurtent afin de produire la foudre. »
Ainsi, la divination étrusque pouvait prendre différentes formes, bien qu’elle conservait un point fondamental : il était essentiel pour les haruspices de l’époque de trouver en ce qui se produisait des signes des dieux.
Signification et influence
Nombreuses sont les interprétations possibles lorsqu’il s’agit d’observer les entrailles d’un animal. Pour autant, il existe certains faits plus récurrents que d’autres. Parmi eux, l’on retrouve notamment l’idée selon laquelle l’absence de « caput » sur le foie d’un animal présageait en général la mort. A contrario, la présence de cette partie en double –appelée « caput duplex » laissait à penser qu’un affrontement entre deux forces, un conflit se préparait ou faisait rage. Enfin, si un arbre ou un rocher venait à chuter sans raison apparente, alors cela laissait présager de bien graves auspices…
Si les significations des différentes entrailles des animaux sacrifiés ou des changements parfois drastiques de la nature laissent songeur, il est toutefois impossible de nier l’impact sociétal qu’ont laissé les étrusques sur le peuple qui les a conquis.
Et pour cause, outre les inspirations architecturales ou le modèle d’organisation politique, les étrusques ont également influencé, par leur pratique des arts divinatoires, les romains.
Ces derniers s’en référaient beaucoup aux augures, et cela se traduisait notamment par l’observation de certains phénomènes naturels. Mais l’observation des oiseaux et les interprétations qui pouvaient en découler leur est directement inspirée de la divination étrusque. De même, l’interprétation des changements d’appétit des poulets devint un indicateur de certaines prédictions et messages divins.
Ainsi, les étrusques furent un peuple certes discret, mais aux influences multiples. Leur pratique divinatoire se démarquait tout autant qu’elle leur permettait de se livrer aux prédictions les plus réconfortantes et elle resta, durant de nombreuses années et même après avoir été conquis, une divination influente.
Anouchka S.