La géomancie est une technique de divination qui repose sur l’observation de cailloux ou d’objets jetés sur une surface plane ou posés dans un espace donné.
Aujourd’hui, la géomancie est l’art divinatoire le plus répandu en Afrique et dans la péninsule arabique, avec des variations, des appellations et des pratiques différentes selon les cultures.
Ses origines occasionnent de nombreux débats depuis plusieurs années auprès des historiens, qui hésitent entre des origines chinoises, indiennes, perses ou grecques. Certain d’entre eux espèrent trouver un élément fondateur dans la sémantique du mot : geomantia, en latin ou guéo-mantéia, en grec, signifie « divination par la terre ». Mais l’appellation diffère au fil des siècles et des cultures : l’expression arabe traditionnelle est « khet’t er Remel » (« écriture sur le sable ») ; cette racine « Rmel » ou « Raml » se retrouve au Soudan où l’art divinatoire est nommé « Ramouli », aux Comores, il s’agit de « Ramli », à Byzance de « Ramplion » ou « Rabolion ». A Madagascar, la géomancie se dit « Sikidy », etc.
Les origines se précisent au XIIème siècle où la géomancie arrive en Europe avec les Sarrazins. A la Renaissance, elle connaît un grand succès avant de sombrer, peu à peu, dans l’oubli au profit d’arts divinatoires plus accessible et plus populaires. Ce n’est qu’avec les cercles occultistes du XIXème et du XXème siècle que la géomancie revient à la mode et gagne le grand public.
Face à des origines aussi floues, les centaines de variations qui existent de nos jours s’expliquent sans peine. Articulées autour de quelques principes communs, à ces variations, certains ont ajouté des prescriptions étrangères de nature culturelle ou religieuse.
La technique
Aujourd’hui, l’occident contemporain connaît deux façons d’aborder la géomancie :
– Soit en tirant une ou plusieurs figures isolées.
– Soit en calculant le thème géomantique résultant de l’association géomancie et astrologie.
Pour les usagers qui préfèrent la méthode du « tirage », il suffit, dans un premier temps, d’aligner sur le sable, par exemple, quatre lignes superposées de points tracés au hasard, puis de procéder à un décompte : d’une ligne impaire résultait un point unique, et d’une ligne paire un point double. Ces 4 premières figurent sont appelées « les quatre mères » dont découlent ensuite, par un système de report de points, « les quatre filles », les « quatre nièces », le témoin de gauche, le témoin de droite et le juge.
Pour les adeptes de « la petite sœur de l’astrologie » ou de « l’astrologie de la terre », il ne s’agit pas seulement d’introduire des subtilités, allonger la liste des règles pour enrichir le sens, il s’agit surtout d’introduire la géomancie dans la cour des arts rigoureux. En intégrant la notion de mathématique et d’expertise, la géomancie devient scientifique, sérieuse et surtout, réservée aux « élus ».
Cependant, là où l’astrologie se veut rigoureuse et astronomique, la géomancie est hasardeuse (tirage des 4 premières figures) et ne sert à répondre qu’à une seule question à la fois.
Quelle que soit la technique pratiquée, la géomancie est un art qui permet de mieux nous comprendre et nous situer par rapport aux autres, afin de nous guider sereinement vers l’avenir et d’éviter les pièges sur le chemin.
Patricia I.