Contrairement à ce que l’on peut penser, la spasmophilie n’est pas une maladie mais un syndrome. Une réaction de peur avec des manifestations physiques qui interviennent à des moments pourtant sans danger apparent. Ce phénomène, uniquement français et belge, n’est pas reconnu par le corps médical et son assimilation à des crises de tétanie est totalement fausse.
Aujourd’hui, près de 10 millions de personnes – essentiellement des femmes – souffrent de spasmophilie, cet état chronique d’hyperexcitabilité neuromusculaire, qui provoque des spasmes ou des crises de contractures. Elle se manifeste également par des crampes, des difficultés à déglutir, des sensations de brûlures à l’estomac ou de « boule » dans la gorge, une tension des mâchoires, des douleurs musculaires et articulaires, etc… Ces différents symptômes spasmodiques peuvent accompagner d’autres troubles, comme ceux de la vision ou de l’ouïe, un sentiment de fatigue au réveil, une accélération du rythme cardiaque, une oppression respiratoire, une perte de libido, une irritabilité accrue, etc… La liste des symptômes liés à l’anxiété, la dépression et l’hypersensibilité est, malheureusement, très étendue…
Aujourd’hui, même si les médecins ne reconnaissent pas officiellement la spasmophilie, ils prennent au sérieux les crises de panique qui peuvent être assez spectaculaires. Médicalement, ce syndrome n’a besoin d’aucun traitement. Même si un recours au magnésium, au calcium ou même à certains anxiolytiques, peuvent limiter et améliorer certains symptômes, cela n’aura qu’une action à court terme.
Les spasmophiles, soucieux de trouver une solution pérenne à ces manifestations désagréables et anxiogènes, commencent souvent par la maîtrise de leur respiration. La pratique du yoga et de la sophrologie – notamment la Sophrologie de Caycedo en 12 étapes – peut contribuer à limiter l’évolution d’une crise. Le Training Autogène de Schultz est également une méthode utilisée chez les spasmophiles, pour parvenir à se relaxer à toute heure et en tout lieu. Parmi les autres pistes explorées, certains pratiquent assidûment les massages et plus particulièrement le shiatsu, centré sur les points de digipuncture, ainsi que les travaux énergétiques, comme le Qigong ou la bioénergie. Enfin, comme il s’agit d’un phénomène relevant davantage du psychique que du physique – même si les manifestations sont bien réelles -, il peut être recommandé de suivre une psychanalyse pour apprendre à vivre avec ce stress latent.
En règle générale, la pratique d’une thérapie qui passe par le corps – quelle qu’elle soit – est une bonne chose, mais il faut obligatoirement l’associer à une exploration de soi, pour comprendre et gérer sa sensibilité et sa vulnérabilité face à son environnement, et parvenir à retrouver le bien-être et l’équilibre. En effet, la majorité des spasmophiles a tellement peur de ne pas être acceptée, qu’ils se soumettent aux seuls désirs des autres entraînant petit à petit la négation de soi…
La seule association française sur le sujet «Santé, Créativité» leur recommande de «leur façon de se comporter, vivre au présent, essayer de mieux se connaître, devenir davantage eux-mêmes, en ne faisant pas toujours ce que les autres attendent d’eux et adopter une meilleure hygiène de vie.est aussi important qu’ils comprennent, qu’eux seuls ont le pouvoir de guérir. » Geneviève Goreux-Marois(ancienne présidente de l’association).
Source du document : Patricia I.