De toutes les pratiques des arts divinatoires, la stichomancie fait partie de celles que l’on peut effectuer sans intermédiaire. Le seul risque est que cela ne vous éclaire pas davantage sur la décision à prendre : cette méthode divinatoire est très subjective et dépend beaucoup de la personne qui l’interprète.
La stichomancie est l’Art de prédire l’avenir par l’entremise des textes et des écrits. Il s’agit d’une pratique née avec l’écriture, il y a 3000 ans. A l’origine, les anciens écrivaient sur plusieurs petits billets, des vers dit « fatidiques » dont le sens était orienté vers l’avenir. Ils jetaient les billets dans une urne et celui tiré en premier était considéré comme la réponse à leur question.
A l’époque Carolingienne, cette forme de divination servait de « détecteur de sorcier ». Pour cela, on plaçait la personne soupçonnée sur l’un des plateaux d’une balance et la Bible sur l’autre. Si la personne était plus légère que la Bible, elle était innocentée sinon elle était reconnue comme « sorcier ».
Aujourd’hui, la stichomancie se pratique en utilisant un livre, un magazine ou encore un dictionnaire. Vous pensez à une question, et vous ouvrez l’ouvrage choisi à une page au hasard, en pointant une zone avec votre index. Il vous reste alors à interpréter le mot ou la phrase pointée. Vous pouvez également considérer la phrase précédant celle sélectionnée comme appartenant au passé et la phrase suivante comme un élément du futur. Mais cela donne davantage de difficultés à l’interprétation.
Cette mancie peut se pratiquer à partir de n’importe quel support, mais d’autres types de divination par les écrits ont émergé sous une autre appellation. La bibliomancie, par exemple, n’utilise que les livres saints comme la Bible ou le Coran. Quant au I Ching, il utilise le lancer de pièces de monnaies ou de bâtons choisis au hasard et le tirage est référencé par les 64 hexagrammes trouvés dans le livre des transformations (I Ching ou Yi King) – l’un des livres les plus anciens de la Chine.
Comme toutes mancies, la divination par l’écrit fonctionne par énergie et synchronicité. Autant l’énergie est évidente puisque tout contient de l’énergie, matérialisée ou pas : les mots, les couleurs, les formes, les objets, les pensées, autant la synchronicité est un concept plus complexe, mis en lumière par le psychologue Carl Jung, qui s’est intéressé à ce phénomène dans les années 50, suite à une expérience de I Ching.
Il s’agit d’un processus qui exclut l’existence même du hasard et lie deux événements par le sens et non par la cause. Ce que nous appelons parfois une coïncidence n’est autre que deux événements indépendants qui ont une connexion par le sens. Par exemple, lorsque je pense à quelqu’un, perdu de vue depuis 10 ans et qui, étrangement, se manifeste le lendemain. L’art divinatoire capte l’énergie et la synchronicité met en place les éléments qui permettent de capter, au niveau conscient, les informations autrement inaccessibles. La synchronicité peut donc se définir comme une forme de hasard dirigé, un pont entre l’inconscient et l’outil divinatoire utilisé.
« La méthode du Yi King tient compte effectivement de la qualité individuelle cachée dans les choses et les hommes et aussi, dans l’essence inconsciente de chacun. (…) Elle ne convient qu’à des gens de pensée et de réflexion, qui aiment à méditer sur ce qu’ils font et sur ce qui leur arrive, tendance qu’il ne faut pas confondre avec la rumination morbide de l’hypocondriaque. » Carl Jung.
Patricia I.