Le pélican est un oiseau – l’un des plus lourds capables de voler – dont la morphologie est caractérisée par un corps imposant, de longues et larges ailes et un long bec, agrémenté d’une volumineuse poche extensible. Même si la symbolique avec le catholicisme peut paraître évidente, elle est contestée, les divergences provenant surtout de la nature même du symbole.
A l’origine, le Pélican est le fondement de deux légendes distinctes.
La première est issue du folklore du sud de la France : un oiseau, nommé pélican est lumineux comme le soleil et s’amuse à le suivre dans sa course. Mais cet oiseau majestueux a eu des petits, et lorsqu’il les laissait dans le nid pour accompagner le soleil, une bête venait les démembrer et leur couper le bec. Alors, quand le pélican revenait vers ses petits et qu’il les trouvait ainsi démembrés et amputés, il les guérissait. Comme cette situation était assez fréquente, le pélican imagina de dissimuler sa clarté et de se cacher parmi ses petits, de telle sorte que lorsque la bête viendrait, il la prendrait et la tuerait. C’est ce qui fut fait. Et c’est ainsi que furent délivrés les petits du Pélican.
A l’image de ce mythe, le Pélican est symbole de la lumière solaire, de la Gnose, autrement dit : la Force du Christ. Les enfants du Pélican représentent l’humanité qui tente de s’approprier cette force, mais ils sont néanmoins sans cesse mutilés et tués par un « dieu mauvais ». Par son intervention, le Pélican – le Christ – sauve ses enfants – ou l’humanité – de la bête / dieu – soit des influences néfastes.
La seconde légende présente le Pélican nourrissant ses petits en prélevant la nourriture de sa propre chair. Il apparaît alors comme le modèle de l’amour parental. En hébreu, « pélican » viendrait d’ ABRAHAM (AB = Père et Rarham= pélican) donnant ainsi tout son sens à la symbolique hébraïque dont Abraham est le « Père Pélican » ou « Père miséricordieux ». Mais le pélican suggère également ici, l’image du Christ donnant son corps en nourriture.
La représentation par l’image de ce symbole est également soumise à interprétation car, même si dans la pensée catholique, sa représentation est assimilée à celle du « pélican », elle ne l’est pas explicitement dans les faits : il s’agit davantage d’un mélange entre le cygne, l’oie et le phœnix. L’explication dominante serait que l’appellation « Pélican » était surtout destinée à masquer le cygne, symbole païen trop évident.
De même, si tout le monde s’accorde à voir en cet oiseau le symbole du Christ, les divergences apparaissent ouvertement dans la nature même du Christ : Divin et Humain, ou uniquement Divin. Alors que le coq est l’emblème du Christ ressuscité, le Pélican est l’emblème du Christ eucharistique. De par cette valeur symbolique chrétienne, le pape Benoit XVI a offert aux évêques, membres du synode, un anneau représentant un Pélican, avec ses armoiries reproduites à l’intérieur de l’anneau.
Primitivement, symbole chrétien, il semblerait que ce soit, aujourd’hui, l’ésotérisme qui se soit emparé de ce symbole, pour celles et ceux qui cherchent urbi et orbi – à la ville et à l’univers – dans le secret de leur conscience, de leur cœur, et parfois de leur âme.
Patricia I.