Madame de Thèbes, voyante et chiromancienne française

Une brève biographie

Anne Victorine de Savigny naît en 1845. Peu de ressources retracent son parcours et son enfance, sinon qu’elle s’intéresse très rapidement à la voyance, mais également à la chiromancie. Toutefois, son intérêt pour les arts divinatoires ne lui offre pas tout de suite l’opportunité de vivre, aussi elle exerce d’abord en tant que comédienne.
Et les choses changent définitivement pour elle lorsqu’elle se retrouve sur l’avenue de Wagram, où elle tient un cabinet de voyance et de chiromancie. Si elle semblait demeurer très discrète en tant que praticienne et que femme, elle ne manquait jamais de publier, tous les ans aux alentours de Noël, certaines de ses prédictions dans un Almanach au grand lectorat.

Des talents divinatoires continuellement nourris… et parfois décrédibilisés

Tout au long de sa vie, elle s’intéresse à tous les sujets, et cela permet de nourrir et préciser ses prédictions. Ces dernières se révèlent majoritairement vraies, et se sont vues être réalisées plus ou moins longtemps après qu’elle les a eu annoncées. Sur les étagères de son salon de voyance, prennent place des études de main, des dessins de celles-ci, épures complexes de chiromancie. Son don est à la fois sa passion, sa profession ; et finalement, une partie d’elle-même, sinon la plus grande.
Alexandre Dumas fils aurait également contribué à la renommée de Madame de Thèbes, notamment en la mettant au défi de dresser un portrait de certains membres de l’Académie Française, uniquement à partir de la lecture des lignes de la main. Et elle releva le défi avec brio.
Sans cesse alimentés par de nouvelles connaissances, l’on peut alors penser que les talents divinatoires de celle qui devient Madame de Thèbes sont alors de plus en plus aiguisés au fil du temps.

Pourtant, il arrive qu’elle doive écrire au journal Le Petit Parisien, pour se défendre de certaines usurpations qui lui pèsent. Et pour cause, si elle publie un Almanach tous les ans, dans lequel elle relate ses prédictions pour l’année à venir, il arrive que sous son nom, certaines personnes publient des inepties qui la décrédibilisent. Rumeurs ou fait avéré ? Madame de Thèbes s’en défend à cœur vaillant, et se déresponsabilise des conséquences possibles de ces « fausses prédictions ».

Prédictions

À Madame de Thèbes, on attribue de grandes prédictions, comme les guerres de Boers, qui eurent lieu en Afrique du Sud, ou encore la guerre russo-japonaise qui se déroula au début du XXe siècle. Son don de voyance ne la fait également pas passer à côté de la Première Guerre mondiale, qu’elle avait perçue.
Outre ses prédictions plus politiques et stratégiques, Madame de Thèbes parvient aussi à prédire la mort de certaines personnes comme celles du Général Boulanger, homme de guerre, celle du poète et romancier français Abraham Catulle Mendès, ou encore celle du journaliste William Thomas Stead, qui perd la vie dans le naufrage du Titanic.

Mais outre ses prédictions précises, Madame de Thèbes écrit également. En 1901, paraît L’Énigme de la main, un ouvrage écrit par ses soins, parallèle direct avec sa profession de chiromancienne. Puis, elle s’intéresse plus particulièrement à la signification des rêves. Elle publie notamment un ouvrage, L’Énigme du rêve : explication des songes, en 1908.

Ainsi, Madame de Thèbes est une voyante et chiromancienne accomplie, qui parvient à user de son don pour aider les autres. Elle se fait connaître par hasard, mais sa renommée s’étend aisément au-delà des frontières de la France, dans toute l’Europe. Ses talents divinatoires lui prêtent également un rôle important qui peut parfois la mettre dans des postures délicates.
Mais au final, Madame de Thèbes se démarque principalement par la véracité et la précision de ses prédictions, qui font d’elle, une voyante et chiromancienne reconnue et respectée de son époque.

Anouchka S.

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