Alfonso Caycedo, né en 1932 à Bogota, est le fondateur de la sophrologie (sophrologie caycedienne). Diplômé de médecine et chirurgie à Madrid, il se spécialise en psychiatrie et neurologie. Il est alors amené à observer des états de conscience modifiés chez ses patients et a recours à des méthodes thérapeutiques telles les comas insuliniques ou électrochocs sans anesthésie
ie. L’utilisation de ces procédés qu’il estime violents suscitent chez lui de nombreuses interrogations et le conduisent vers l’hypnose. Il créé à Madrid en 1959 la Société espagnole d’hypnose clinique et expérimentale.
Ne trouvant plus de satisfaction dans cette pratique et soucieux de mettre en adéquation ses observations et les théories, il créé en 1960 la sophrologie. Issue du grec ancien sos (harmonie), phren (conscience) et logos (étude), la sophrologie correspond à la science de la conscience harmonieuse. Même si elle demeure alors proche de l’hypnose, sa particularité essentielle repose sur une approche plus humaniste. A. Caycedo fonde à Madrid le premier département de sophrologie clinique.
Après un séjour en orient, le Dr Caycedo a pu s’initier au yoga en Inde et rencontrer l’un des
médecins du 14ème Dalaï Lama. Il a aussi découvert des méthodes comme le tummo, qui permet d’accéder à des états de conscience modifiés. Au japon, il est également sensible au zazen. Il prend alors conscience de l’importance du corps dans toutes ces pratiques. Ces différentes expériences lui permettent ensuite d’établir les trois premiers degrés de sa relaxation dynamique, pilier de la sophrologie.
De retour en Espagne, A. Caycedo enseigne à l’école de psychiatrie de la faculté de médecine à Barcelone de 1968 à 1982.
Il améliore cette science qu’est la sophrologie au cours de ses observations et recherches, dans le but de permettre la résolution de désordres chez ses patients. Qu’ils soient d’ordre physiologiques, psychiatriques ou existentiels, A. Caycedo souhaite pouvoir agir sur ces maux afin de parvenir à un développement harmonieux de la personnalité. Il utilise à ce titre la conscience de soi et les structures positives.
La sophrologie porte sur trois principes fondamentaux. Le principe d’action positive contribue à répercuter sur l’ensemble du psychique de l’être les actions positives orientées vers la conscience. Le second principe est celui du schéma corporel comme réalité vécue. Il permet à chacun de trouver une réponse ou un sens aux phénomènes psychiques en découvrant son corps et son fonctionnement. Enfin, le principe de la réalité objective implique une prise de conscience intérieure de la part du sophrologue pour assurer une pratique optimale.
Les premières écoles de sophrologie caycédiennes sont fondées en 1993. Le programme de formation dispensé aux élèves repose sur douze niveaux, correspondant aux douze degrés de la relaxation dynamique caycédienne. Les premiers niveaux abordent l’éveil des sensations physiques jusqu’à la prise en compte du schéma corporel comme une réalité consciente. Les huit autres niveaux sont davantage axés sur une dynamique, tant sur l’énergie que sur l’intégration.
Aujourd’hui, la sophrologie est également utilisée dans un cadre plus large, comme une technique de relaxation, de développement personnel et de connaissance de soi.
Patricia I.