Lorsque j’interroge mon entourage sur la signification du mot ésotérisme, les réponses sont relativement imprécises mais il s’en dégage certains mots clés : « secret » « sciences occultes » «domaine réservé » « intériorité »…
Lorsque je leur demande ce que cela leur évoque, les réponses sont alors assez variées : « magie noire » associée assez fortement à une notion de « Mal », mais aussi « dimensions supérieures » et « compréhension différente du monde ».
Selon Wikipédia, l’ésotérisme est, littéralement, « la doctrine des choses cachées ». Le mot vient du grec åóþôåñïò « intérieur » (comparatif de Ýóù « là-dedans »). « Il s’agit d’un enseignement qui permet à l’homme de s’initier à des domaines cachés, illustrés par des symboles. »
Au fil de mes lectures, j’ai pu constater que l’origine de la confusion est essentiellement due à l’origine du terme.
Les fondements de l’ésotérisme datent du IIe et IIIe siècle, avec la gnose et l’hermétisme.
Les gnostiques pensent que l’existence sur terre est une punition et que seule la connaissance permettra à l’homme d’avoir conscience de sa nature divine. La thèse hermétiste, quant à elle, avance une corrélation entre la vie sur terre et la vie cosmique. Obéissant à des cycles, l’ésotérisme aura plus ou moins d’importance selon les périodes. Au XIXe siècle, il prendra un nouvel essor en intégrant la notion de progrès et avec l’objectif de réconcilier religion et science : cela donnera naissance à de nouvelles expressions comme occultisme, spiritisme, réincarnation, etc…
Aujourd’hui, certains romans populaires gravitent autour de l’ésotérisme comme Le Seigneur des Anneaux, la série des Harry Potter ou le célèbre Da Vinci Code. Le thriller de Dan Brown a particulièrement intrigué les lecteurs car il mettait en scène des symboles fondamentaux de la peinture et surtout de la religion catholique, en y introduisant des éléments crédibles érigés comme des évidences historiques. Une efficacité diabolique mais qui n’a pas résisté aux analyses des spécialistes. Néanmoins, si la littérature n’y a pas trouvé son compte, la curiosité a été éveillée ce qui permit l’éclosion d’une multitude d’autres ouvrages sur des thèmes analogues. L’ésotérisme religieux avait trouvé des adeptes.
Il ressort de tout cela que l’ésotérisme est un sujet à la fois vaste et confus. Si nous devions retenir que 3 éléments clés, ce serait les suivants :
– La notion de secret. « Ne révèle pas le nom de ton maître, de crainte de lui faire honte. » (adage hindou). Le sceau du secret existe surtout pour respecter celui qui vous l’a transmis. Mais cela soulève le paradoxe du maître qui transmet son secret – et par conséquent – trahit celui qui lui a révélé…
– L’initiation ou les premiers pas de « l’élu ». Il ne s’agit pas d’un monde divisé en deux, entre ceux qui savent et les autres, mais d’une initiation spécifique en corrélation avec la place de l’initié dans la société, de son rôle et de la profession qu’il exerce.
– Le phénomène de cycle. L’ésotérisme suit étroitement les fluctuations de la société.
Personnellement, j’explique la confusion actuelle par le fait que, selon les critères évoqués ci-dessus, tout peut revêtir rapidement une dimension ésotérique, aussi bien dans la vie professionnelle que dans le domaine des loisirs, qu’ils soient culturels, gastronomiques ou autres.
Or, l’ésotérisme est une information qui transforme le sujet en « initié ».
Aujourd’hui, nous évoluons dans une société qui consomme et qui subit.
Qu’il s’agisse de nourriture classique ou spirituelle, nous attendons d’elle qu’elle nous arrive toute prête, sans effort. Alors que l’on sait, par expérience, que l’ésotérisme trouve davantage de réponses parmi les personnes en recherche active de vie meilleure.
D’où la complexité du phénomène ésotérique et sa part plus ou moins importante de mystère…
Patricia I.